Je n'oublierai pas le soir où tu m'as dit gaiement "J'vais jusqu'au tabac, veux-tu m'attendre un p'tit moment ?" Depuis vingt huit jours, tu n'es pas encore de retour Mais où es-tu, mais où, mon bel amour ?
Léon, j'ai tant souffert de ne plus te voir Que chaque soir dans mon désespoir Depuis je prends la cuite
Oh ! Léon, Léon, Léon, Léon, Si tu voyais quelle est ma douleur Tu comprendrais que j'ai mal au coeur De ma conduite
Des nuits entières, je pleure dans mon verre Et lorsque j'y vois double, mon trouble redouble Les gens se roulent de voir que je suis soûle Surtout quand je m'écroule Criant comme un putois Oh Léon ! Crois-moi, Si j'ai vidé des tas de flacons De vieilles fines Napoléon, C'est pour toi mon Léon
Avant ton départ, je n'allais que dans les milk-bars À tous mes repas je buvais du Coca-Cola Je bois aujourd'hui, toutes les nuits Trente whiskies et vingt cognacs Dans des verres à demi
Léon, j'ai tant souffert de ne plus te voir Que chaque soir dans mon désespoir Depuis je prends la cuite
Oh! Léon, Léon, Léon, Léon, Dans le vin blanc partout, chaque soir, Je me noircis pour chasser le noir Oui mais ensuite
L'amour me ronge, je bois comme une éponge Jusqu'à l'aube prochaine, je traîne ma peine Je me pocharde, les agents me regardent Surtout quand je m'attarde, criant aux becs de gaz Oh Léon ! J'suis gaze J'ai les guiboles en accordéon Je veux rentrer vite à la maison Avec toi mon Léon.