L'appel de Dionysos Semblable à la divine charogne de Baudelaire Dont la vie n'est qu'un souffle de larves gluantes, La grande cité nourrit en ses entrailles fumantes Les enfants parasites qui animent sa chair. Au milieu de la ville le peuple se trémousse, Enivré par l'appel d'une nature reniée. Dans les coins dérobés, haletant l'on se trousse : Les effluves dionysiaques nous poussent à communier. La candeur virginale s'évanouit en silence Sous la poussée puissante des vits turgescents. Le règne est annoncé des tissus tumescents. Plantés - Ô mâts glorieux ! - dans des puits d'innocence. La sueur est un nectar que l'on boit aux aisselles Et le sang un joyau du cycle féminin Que l'on lape en tremblant au bénitier païen Dont le fumet sauvage de l'urine ensorcelle. Mais c'est aux excréments qu'il nous faut rendre honneur : " Dégustez donc ma mie cet étron merveilleux. " Et la tendre compagne se noie dans le bonheur : La transsubstantiation lui a offert son dieu. La ville est devenue une alcôve gigantesque Où les chairs détrempées embouchent les phallus, Ouvrant le carnaval d'un rite cannibalesque Où le poison vénal rend hommage à Vénus. Mais au petit matin la grande orgie s'achève Et la honte s'installe - ce doit être un secret - Le rose aux joues les femmes, dans un geste discret, Essuient du bout des doigts les coulures de la sève...
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