Elle avait l'air candide, la démarche timide, Avec ça deux grands yeux bleus ! Quelqu'un l'avait en douce baptisée Pamplemousse On n'a, ma foi, jamais bien su pourquoi
Dès que je la connus, sitôt elle me plut Ma Pamplemousse pour sa frimousse N'attendis pas un mois pour lui faire chez moi Une vie douce, pleine de joie Elle y vivait sereine, choyée comme une reine Telle une châtelaine, elle avait tous les droits Bref, nous vivions heureux sans qu'il y eut mon Dieu ! La moindre scène entre nous deux
Mais le bonheur sur Terre est souvent éphémère Le cœur le plus aimant ment ! Un soir le coup fut rude, rentrant comme d'habitude Pour le repas, je ne la trouvais pas.
Alors, sans me coucher, toute la nuit j'ai cherché Ma Pamplemousse gentille et douce Et je fus atterré lorsque les policiers Mis à ses trousses, vinrent déclarer Qu'ils avaient, oh ! tristesse ! aperçu la traîtresse Savourant les ivresses d'un amour passionné Mais quand elle est rentrée, l'air tout désemparé L'œil en détresse, j'ai pardonné !
L'infortunée petite dut endosser les suites Cruelles de son écart car ! Bientôt, surprise amère, elle est devenue mère Ce fut pour moi un douloureux émoi
Fallait-il pour cela que je fasse un éclat, Que je repousse ma Pamplemousse ? Dès qu'elle mit au jour le fruit de ses amours Je les pris tous et pour toujours ! La maison en est pleine, ils sont -ces phénomènes- Une demi-douzaine qui font pipi partout ! ...Car pour vous dire tout, Pamplemousse, entre nous, C'est ma p'tite chienne dont je suis fou !